Extrait: Voleur.
─Tu peux me donner des mouchoirs s’il-te-plait ? Que je lui ai demandé sous la lueur de mon briquet. Elle m’en a offert un, c’est jamais assez, un mouchoir; le sac s’est retrouvé dans la poubelle, coulant sur les factures, un vieux cœur de pomme et autres cochonneries. Pendant que je m’essuyais le sexe comme je pouvais, elle s’est glissée jusqu'à moi, [collant son ventre sur le bas de mon dos; ce qui eu pour résultat d’emprisonner ma sueur entre nos deux corps.] Une grosse goute m’a coulé entre les fesses. Ignorant son ventre humide, elle s’appuya sur son coude pour retirer ma cigarette d’entre mes lèvres. Après deux longues tirades, elle s’est étirée jusqu’au cendrier avant de me la remettre. J’ai profité du fait qu’elle me tenait plus pour me lever, en tassant le soutien-gorge pour prendre mon pantalon; sous son regard accusateur, j’ai caché ma nudité.
─Tu fais quoi là, au juste ?
─Je m’habille, ça se voit pas ? Je lui ai passé la cigarette pour que je puisse mettre mon chandail.
─Il est tard Justin, reste a coucher, tu vas réveiller mes parents en sortant.
─C’est pas vraiment mon problème ça, j’ai pris le camion ce soir, tu te souviens ? Demain matin, si le camion est pas là, mon père va perdre sa journée de travail.
─T’as toujours le même discours, toujours une raison pour ne pas rester.
─Tu veux je te dise quoi là ? Que je reste pour dormir avec toi ? Pour me taper une scène par mon père parce que je lui ai dit que je ramenais le camion à temps pour qu’il puisse aller travailler et que je l’ai pas fait ? Il me rend un service, faut bien que je garde mon bout de l’accord.
J’ai repris ma cigarette et je l’ai embrassé sèchement sur ses lèvres tremblantes.
─Je t’appelle demain, on ira souper dans le village.
─Vas-t’en calisse. Qu’elle m’a soufflé en retournant sous ses couvertures. Je l’ai ignoré et je suis sorti de sa chambre silencieusement, question de ne pas énerver plus de monde qu’il fallait.